CoastSnap, un dispositif pour observer le littoral vendéen et mieux le protéger

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Chemin côtier Noirmoutier en Vendée

Le littoral vendéen est un environnement sensible qui subit lui aussi le réchauffement climatique. Un dispositif scientifique permet aux habitants et aux touristes de participer à l’observation du trait de côte, pour les sensibiliser sur la montée des eaux.

Et si on photographiait le littoral pour les souvenirs et pour la science ? C’est ce que propose le projet Coastsnap, originaire d’Australie et installé depuis le printemps 2022 en Vendée. Le principe est simple : trois stations sont installées sur les plages des Homardiers et de la Clère (Noirmoutier), et sur l’estacade de Saint-Jean-de-Monts. Elles invitent les passants et les passantes à prendre une photo du littoral sous un angle précis et à l’envoyer à une équipe de scientifiques de l’Observatoire régional des risques côtiers (OR2C).

Pourquoi ? Pour collecter des données, tout au long de l’année, sur l’évolution du trait de côte. Cette initiative participative permet de compléter d’autres travaux comme des relevés annuels, mais elle a aussi vocation à sensibiliser les citoyens et citoyennes, habitant en Vendée ou touristes, aux enjeux liés à l’érosion et à la montée des eaux.

Le + de l’info : Coastsnap – 2 stations d’observation du trait de côte sur l’île de Noirmoutier

Le littoral vendéen sous pression

Car les 250 km de littoral vendéen, très prisés par les habitants et les touristes pour ses paysages et son climat, sont sous pression. Et le réchauffement climatique le fragilise encore : l’érosion est un phénomène naturel, mais il s’intensifie avec la montée des eaux, et la récurrence des tempêtes et des pluies. Le 12 avril dernier, le GIEC Pays de la Loire, un groupement indépendant de scientifiques qui étudient les effets du réchauffement climatique dans la région, a dévoilé son second rapport et ses préconisations. Il rappelle que “la région des Pays de la Loire affiche une forte dynamique d’étalement urbain, notamment à proximité de son littoral. Cette artificialisation des sols fragilise la biodiversité et accélère le recul des espaces agricoles et naturels, dont la préservation est une composante essentielle de la capacité d’adaptation du territoire. Elle (…) contribue à aggraver les risques de submersions marines et d’érosions côtières sur le littoral.”

Le constat n’est pas nouveau : la communauté de communes de l’île de Noirmoutier, dont les ⅔ de l’île sont en dessous du niveau des eaux, s’est dotée d’un Observatoire du littoral dès 1999. Pour les scientifiques comme pour les communes et les habitants, l’observation est indispensable, puisqu’elle permet de prendre des décisions d’adaptation durables, qui n’ont pas toujours besoin d’être lourdes techniquement et financièrement. En 2017, après plusieurs années de forte érosion sous le pont de Noirmoutier, l’observatoire a pu montrer qu’un phénomène de réensablement rapide était en cours.

Des communes engagées pour s’adapter

Noirmoutier n’est pas la seule à observer de près son trait de côte et à chercher des solutions pour s’adapter au mieux. La communauté de communes du Pays de Monts a lancé son observatoire en 2009, celle de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en 2014.

De son côté, La Tranche-sur-Mer est la seule commune vendéenne à s’être portée volontaire pour figurer sur la liste des 126 communes françaises qui devront s’adapter en priorité dans le cadre de la loi Climat et Résilience (2021) : les communes sont tenues de réaliser des cartographies du trait de côte à horizon 30 et 100 ans. Cela permettra notamment de mettre progressivement en place de nouvelles règles d’urbanisme, pour un littoral plus résilient, et toujours aussi accueillant.