Moins de véhicules par foyer avec l’autopartage
Les études estiment qu’une voiture en autopartage en ville remplace cinq à huit voitures personnelles et libère jusqu’à trois places de stationnement en voirie. Mais dans cette commune rurale située à 15 kilomètres au sud de La Roche-sur-Yon, ce n’est pas l’espace de stationnement qui a motivé le projet. “Le Tablier est la seule commune de l’agglomération qui n’est pas desservie par une ligne de bus, il y avait un enjeu fort autour de la mobilité”, rappelle Guillaume Bardin, chargé de mission mobilité durable pour le SYDEV, un des partenaires du projet. Un isolement qui fait de la voiture un indispensable au quotidien, et qui cristallisait des revendications. “Je faisais partie des personnes qui demandaient le passage d’un bus, se souvient Adrien Dogon, et honnêtement on était frustré de voir que ce projet ne prenait pas en compte cette demande”.
En effet, une voiture partagée ne convient pas aux personnes qui ne conduisent pas ou plus, ni aux jeunes conducteurs, puisqu’il faut être titulaire d’au moins 5 ans du permis. “On savait qu’on ne répondait pas à toutes les attentes. En se lançant, on s’est donné pour objectif de traiter une problématique : limiter le besoin d’un deuxième véhicule pour les foyers”, explique Guillaume Bardin.
L’autopartage : économique et écologique
Ce projet a su fédérer les utilisateurs, notamment grâce à l’intervention d’une association locale « les Rendez-vous de la grange« , qui se charge de l’animation culturelle de la commune : “Porter ce projet sur la commune, ça veut dire communiquer, recueillir les inscriptions, animer le groupe, faire remonter les problèmes aux partenaires…
“Et puis, nous avons écrit une charte des utilisateurs ensemble”, explique Laurence Bollengier-Stragier, présidente de l’association. Car, une des particularités de l’expérimentation d’autopartage du Tablier, c’est qu’elle est co-construite avec les habitants.
“On a fabriqué notre solution avec un agenda en ligne et une boîte à clés, explique Guillaume Bardin. C’est une solution à moindre coût qui crée aussi quelque chose de très difficile à quantifier : du lien social.” Désormais, les utilisateurs sont autonomes et ont même créé un groupe sur une messagerie instantanée pour faciliter les échanges entre eux.
Au fil du temps, l’installation de ce service d’autopartage a réellement modifié les usages. Le foyer d’Adrien Dogon, par exemple, a pu se passer de sa seconde voiture et est devenu adepte de la multi-modalité : “Avec ma femme, nous avons une voiture, un vélo électrique et nous sommes utilisateurs réguliers de la voiture partagée. Au moment du lancement du projet, nous réfléchissions à n’avoir qu’une seule voiture, avant tout pour des questions écologiques, mais avec nos horaires décalés de travail ça semblait compliqué. Finalement, l’autopartage répond très bien à nos besoins.”